La saga de mes cousins d'Amérique : le rêve et la réalité

The American dream comes true !

PREMIÈRE GÉNÉRATION

_"Mon grand-père Antonio arrive de Naples le 17 mars 1906 par le bateau Prinz Adalbert. Il a dix-huit ans; il est l'aîné d'une famille de douze enfants, tombée dans la misère. L'année précédente, deux de ses frères ont été confiés à un marchand de main-d'œuvre, qui les a conduits en France. En 1911, quatre autres enfants et leur père, âgé de cinquante-neuf ans, les rejoindront. Antonio, quant à lui, choisit l'Amérique, probablement sur les conseils d'un compatriote déjà installé sur place.
De New-York, il se rend à pied à Altoona, en Pennsylvanie, en compagnie de camarades de son âge et de son village. Le voyage de quatre cents kilomètres dure plusieurs semaines. Dès son arrivée, il travaille comme ouvrier dans la plus importante usine de construction de matériel ferroviaire du pays. Il y restera toute sa vie, et en 1919, il écrira -en vain- à ses frères pour qu'ils le rejoignent, l'emploi et le logement étant garantis. Il se marie en 1910, et il a trois fils : Earl, John et Peter."

LA PROSPÉRITÉ

Pendant que l'Europe dévastée se débat dans les restrictions et les tensions sociales, les États-Unis connaissent une période de croissance sans précédent, stimulée par le crédit à la consommation, la publicité et les hauts salaires.
Les revenus des citoyens ne cessent de s'accroître et cette nouvelle richesse touche chaque zone de la société américaine. Les membres des classes moyennes, elles-mêmes en pleine expansion, connaissent la richesse. Les ouvriers sont enfin en mesure d'échapper à la misère et connaissent un niveau de vie inimaginable en Europe. Dans les années cinquante, la plupart des Américains ont une voiture et ils veulent qu'elle brille !
L'automobile pour tous est le symbole du formidable essor économique que connaît le pays. Avant la Dépression, Ford voulait construire une voiture bon marché. Ce rêve américain devient réalité après la guerre. L'automobile devient un produit à la portée de tous, puis bientôt un signe de réussite sociale, le symbole de l'enrichissement personnel, un objet prestigieux, qui fait envie et qui fait rêver.

TROISIÈME GÉNÉRATION

_"Pour ma part, j'ai continué le chemin qu'avaient commencé mon père et mon grand-père ; j'ai poursuivi leur œuvre avec obstination. Surtout, j'ai voulu donner à mon fils unique une éducation de qualité et une formation de haut niveau. Grâce à Dieu, j'y suis parvenu, et mon fils a réussi au-delà de mes espérances. Aujourd'hui, j'ai soixante ans révolus, et je suis fier de ce que j'ai fait de ma vie. J'ai confiance en l'avenir de mon pays et de mes enfants."

SECONDE GÉNÉRATION

_"John s'engage entre 1944 et 1948 et reçoit la médaille militaire. Peter meurt au combat en Normandie en 1944.
Après la guerre, John et Earl ont la bonne idée de monter une entreprise de lavage de voitures dans leur ville d'Altoona. Il n'en existait pas encore. Le succès est rapide et ne se démentira pas, à la grande satisfaction d'Antonio, qui vit jusqu'en 1969, et assiste aux débuts prometteurs de l'entreprise."